Pommes de terre en champ 2014 (2ème année)
En 2013 on avait déjà eu le droit d’utiliser une partie de ce champ pour planter ce qu’on voulait, vu notre succès ils nous ont laissé une plus grande partie du terrain cette année. Donc on a essayé de changer un peu. De faire avec une mécanisation, un ami de mon ami est venu faire les tranchées avec son tracteur pour semer les pommes de terre par la méthode normale et puis rebuter.
On a planté les pommes de terre le 8 mai 2015.
2014.06.08:
On a paillé entre les buttes, en semant des petits poids, haricots, de la luzerne (et carottes, mais ça ne sert à rien ça, elles n’ont pas pu pousser, trop d’ombre, trop vite). Toutes ces plantes, mis à part les carottes, sont des plantes fixatrices d’azote. Pour aider les pommes de terre, car les personnes qui nous laissent le droit d’utiliser le terrain veulent quand même labourer (les habitudes paysannes, même si elles sont absurdes ont du mal à partir!), donc on est obliger d’essayer d’améliorer le sol avec des plantes, c’est la seule option restante, mettre du BRF ne sert à rien, les propriétaires ne veulent pas, et même si ils voulaient, on sait que ça va finir enfouit l’année suivante, ce qui n’est pas dans l’ordre naturel des choses. Bref on doit travailler avec des contraintes!
Haricots, luzerne, petits pois et chénopodes en majorité.
Les carottes ont pris, mais elles n’ont jamais terminé! Au moins ce sol est « pratique » pour les carottes au début, étant donné qu’il est mort… il n’y a presque pas de limaces, ni d’autre vie..
2014.07.04:
Ca par contre on avait pas prévu! Voilà la grosse erreur de cette expérience, ou leçon selon le point de vue , ne surtout pas pailler en laissant des zones paillées et non paillées. En lisant le livre sur les plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf (que j’ai reçu après qu’on ai commencé ce champ..), j’ai bien compris, c’est clair et net, les chénopodes ont tendance à pousser sur des zones de fort contraste hydrique. Étant donné les buttes sèches avec la paille qui garde l’humidité entre, les chénopodes ont poussé alignés le long de toutes les buttes! En asphyxiant les pommes de terre, on a laissé faire jusqu’à ce que ce ne soit plus possible.
2014.07.25:
Là c’est la partie moins paillée, donc moins de contraste hydrique, donc moins de chénopodes, mais au fond c’est galère, des chénopodes de 1m de haut de partout!
2014.07.26-08.01:
J’ai presque tout désherbé à la main, sans arracher pour ne pas déranger les racines des pommes de terre. C’est long hehe
2014.08.01: les pommes de terre qui étaient entourées du plus de chénopodes ont le plus souffert.
Là ou il y a avait moins de paillage et donc moins de chénopodes, les plants de pommes de terre étaient plus beaux!
2014.08.06:
Et voilà ce qui se passe quand quelqu’un non invité vient aidé! Je ne sais pas qui a fait ça, la personne pensait surement aider, mais arracher les chénopodes n’aide en rien, ça a déstabilise toutes les racines des pommes de terre du coin, elles sont toutes mortes! C’est dur de faire comprendre certaines choses aux anciens, ce n’est pas parce qu’une méthode a été appliquée pendant 100 ans que ça veut dire qu’elle est bonne!
Bref, j’étais en vacances au moment des récoltes (fin aout), ce n’était pas fameux, environ 400kg (pour 300m².. l’année dernière on avait eu 200kg sur 30m²!), des pommes de terre assez petites avec un petit gout de chlore pour beaucoup.. Cela dit c’était sympa car 15 personnes sont venues pour la récolte, tout a été récolté à la main, chaque personne est partie avec un sac de 20-25kg et les petites pommes de terre ont été triées et gardées pour l’année suivante.
Pour 2015, la même méthode sera appliquée, sauf que comme en 2013, on va tout pailler (et beaucoup!), pas uniquement entre les buttes. Si ça se trouve il n’y aura même pas de buttes, juste les patates lancées au sol et recouvertes de paille, avec petits poids, haricots, luzerne.. évidemment. Mais ce n’est pas moi qui décide de tout. On verra déjà si on aura le champ encore, vu la raté de cette année. Pour nous c’est un essai, il faut rater pour apprendre parfois, mais je ne sais pas si ceux qui nous ont prêté le champ le voient comme ça.